La
Place forte de Hampont
Près
d'un millier d'hommes, du Arbeitsdienst
et Strassenbaukompanie, concentrés dans les secteurs de Delme, Morhange, Lagarde, Vic sur Seille et
Château-Salins ainsi que de nombreux prisonniers
russes , furent affectés aux travaux
qui transformèrent
en quelques mois Hampont et ses environs en une véritable
place forte.
Le réseau ferroviaire
La ligne
de chemin de fer Bénestroff-Château-Salins
et la gare de Hampont jouèrent
un rôle prépondérant
dans le dispositif.
Le
Génie installa son parc (Pionierpark)
non
loin de la gare, à quelques dizaines
de mètres de la route de Hampont
à Château-Salins et fit
construire une voie ferrée pour
le relier au camp des prisonniers russes
situé sur les hauteurs du Bois du
Comte. Traversant le "Kibonne", les jardins
des Cerises , la voie s'élevait de la côte
210 à 315 mètres sur près
de 2 Km500. Un réservoir d'eau y était
encore visible il y a quelques années.
Une
autre voie ferrée le reliait
au dépôt
de machines à vapeur situé
sur le territoire de la commune de Puttigny.
Du
parc partait également une voie de
60
spécialement utilisée pour
le transport des munitions stockées
dans la forêt domaniale d'Amelecourt
.
Le
pas de tir du "Gros Max" était quant
à lui desservi par une
ligne de chemin de fer à voie normale
longue de 2km600. Prenant naissance au niveau
du "Pionierpark" elle passait par le « Kibonne » pour
déboucher au "Haut de
la Justice" selon une pente de 15,38 m p.m..Là cinq
voies s'entrecroisaient en différents
sens, permettant les unes d'amener la pièce
sur la place forme de tir, d'autres de la conduire
et de la dissimuler.
Dans
sa brochure, R.Dreher estime que
la voie a vraisemblablement supporté
plus de 600 aller-retour pour acheminer
, depuis la gare de Hampont , les 20.000
tonnes de matériaux nécessaires
à la construction du pas de tir
Pour
leurrer
l'aviation française deux voies
fictives furent également construites:
a)
l'une, au départ de
la gare d'Haboudange, longeait sensiblement
la ligne normale de Benestroff à
Château-Salins en direction d' Hampont
jusqu'au niveau de la ferme de la
Hesse.
b)
l'autre, prenait
naissance à proximité de la route
de Hampont à Château-Salin
, et s'achevait à l'Ouest
du Bois du Chaumont.
Le camouflage.
Les
techniques de camouflage destinées
à soustraire à la vue de l'adversaire
hommes, armement, et voies de communication,
inventées dans la région
nancéienne dès 1914, furent
pareillement exploitées côté
allemand pour protéger
le "Gros Max". De
la toile de camouflage ,on passa à
la peinture pour couvrir la pièce
de taches irrégulières de
sorte à briser ses lignes.
Pour dissimuler la flamme , longue
de 15 mètres , qui à chaque
tir jaillissait de la bouche
du "Gros Max" de faux canons
en bois, installés au Bois d'Haboudange
et à Puttigny, émettaient
des fumées noirâtres
On entretenait par ailleurs, sur les collines
environnates à la lisière des bois,
d'énormes tas de fumier, arrosés de goudron,
qui en se consumant lentement répandait un écran de brouillard
sur la région.
Le terrain d'aviation
. A la sortie de
Burlioncourt, en direction de Haboudange,
entre le CD 79 et le chemin rural , le
Génie fit construire un terrain d'aviation avec de nombreux baraquements.
Le fossé situé entre le village
et la Petite-Seille était recouvert
d'un plancher.
La Feld-Flieger
Abteillung 12, avec ses Fokker monoplans
ou biplans noirs de couleur, ainsi que la
Fliegerawehr dotée de pièces
anti-aériennes y tenaient garnison..
Ce secteur fut le théatre de plusieurs
combats aériens opposant les Fokker
aux avions du célèbre G.B.1
(Groupe de Bombardement N°1 ) du
plateau de Malzéville.
Hôpital de
campagne
La
ferme d'Hédival fut dotée
d'un hôpital militaire de campagne avec infirmerie
et pharmacie. Les hommes du Arbeitsdienst
y occupaient les dépendances. La
proximité de "la Gaité
Champêtre" en faisait en endroit
très fréquenté,
d'autant que le train de Hampont à Châeau-Salin
s'arrêtait en pleine voie hauteur de la ferme
pour permettre entre autres, aux servants du "Gros
Max" de rejoindre directement le pas
de tir.
Divers
D'importants
travaux de voierie furent réalisés
pour desservir les différents
sites de la place forte et notamment
dévier le CD 155f dans la côte
de Morville
.Le
mur de soutènement, encore visible
aujourd'hui sur le côté gauche
du CD 155f, fut construit par les prisonniers
russes qui laissèrent une trace
de leur séjour en y érigeant
une pierre de taille .
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