Evénements (1)
AVRIL 1915 - Le choix de l'implantation de la future
arme de destruction et de conquête est arrêté entre
Morville-lès-Vic et Hampont, au nord du bois du Chaumont (1) à 4 km à vol d'oiseau de Château-Salins.
(1)
Le Huehnerwald
25 JUILLET 1915, à 7 heures du soir, une
demi-douzaine d'avions français virevoltèrent dans le ciel. Venant de la vallée, ils
planèrent au dessus de Château-Salins, puis volèrent
résolument à la rencontre d'une escadrille
allemande. Les premières mitrailleuses crépitèrent dans les nuages.
Les avions français pressaient les avions ennemis qui firent demi-tour,
disparurent, revinrent puis renoncèrent au combat (1ère victoire
aérienne).
AOUT 1915 - Depuis trois mois le
Bois du Chaumont, connait une activité incessante; on y terrasse, nivelle, pose
des rails. Des arbres sont abattus, on fouille le terrain, on creuse, et on maçonne.
Des baraquements sortent de terre . Partout la surveillance du territoire devient
menaçante.
Les aviateurs
français mis en éveil par cette énorme entreprise, survolèrent
le secteur longuement pour comprendre et percer ce mystérieux remue-ménage.
6 SEPTEMBRE 1915 - La date de fin de travaux est
atteinte avec obstination mais le « Brummer », nom donné à ce gigantesque canon, n'est pas encore en place. L'activité est
toutefois grandissante dans le secteur. De nombreuses automobiles s'y croisent et sillonnent
routes et les chemins. La veille les
français avaient jeté trois bombes sur les casernes de Dieuze, blessant
plusieurs soldats
. L'aviation française
redouble ses vols de reconaissance au dessus
des lignes allemandes. Dès l'aube
déjà elle est active et attire
le regard des curieux.. A partir de midi les aviateurs inspectèrent longuement et sans
interruption l'issue de la nouvelle voie ferrée installée entre Hampont et le
Bois du Chaumont. Ils dispersèrent
les avions allemands noirs de couleur, qui papillonnaient dans le voisinage
pour inquiéter et dérouter l'observateur ; puis bombardèrent avec fracas les
chantiers ouverts en ces lieux.
" Les tocsins
retentirent dans toutes les communes et les habitants s'empressérent de
rejoindre les abris ou les caves. Plus tard on entendra les sirènes .
La « Fliegerabwer »
diriga ses tirs sur les avions français et employa des
« Schrapnels » On entendait moins
la détonation de ces obus, mais haut dans le ciel on aperçu de petits nuages
blancs encadrant les avions français" .
Les trains déversent sur tous les points stratégiques de la
frontière, en particulier entre Sarrebourg, Bénestroff, Dieuze, Château-Salins
et Delme, des effectifs considérables et du matériel militaire revenant de
Russie. Des centaines de prisonniers russes apparurent et furent
logés sur les hauteurs du Bois du Comte à Hampont pour participer aux travaux routiers et de fortification.
Le 19 SEPTEMBRE . Remorqué par une locomotive très puissante, le ""Brummer" est
amené à pied d'oeuvre. Toute une succession de wagons transportant
les ingénieurs , les pièces et accessoires, les matériels et les
obus, lui firent une suite d'honneur depuis Bénestroff jusqu'à la gare de
Hampont.
, Le
même jour, les pièces françaises
(batteries supposées à Arracourt ou dans les bois
de Champenoux) de
150 et 222 mm ouvrirent un feu violent sur la nouvelle ligne reliant la gare de
Hampont au Bois de Morville.
Le 20 SEPTEMBRE et les jours suivants, les bombardements
reprirent. Un avion français survola le bois de Morville et dirigea les
tirs d'artillerie. Plus d'une centaine d'obus ébranlèrent les rails,
bouleversèrent les remblais, renversèrent la cantine et dispersèrent les
hommes occupés à couler le
béton du pas de tir. Quelques maisons
furent touchées à Hampont
contraignant les allemands à mettre
l'énorme canon, les plaques de blindage,
les obus et les soldats en lieu sûr.
La gare de Hampont fut également
visée. Pendant une accalmie on détacha
la machine qui vint se ranger en queue du
train. Mais la tenacité des artilleurs
français obligea le monstre et tout
son convoi à se réfugier en
gare d'Haboudange, tandis que les hommes
restés sur place renforcèrent
les remblais, remplacèrent les rails
tordus.
Après une certaine
accalmie du côté français,
les grands travaux reprirent de plus
belle. La gare de Hampont fut déblayée
et la circulation ferroviaire, dérangée
sur tout le parcours de Benestroff à
Château-Salins, fut rétablie.
Les rails vers Chambrey furent coupés
entre la passerelle et la gare de Château-Salins.
L'interruption des
combats dura moins de 5 mois, ce qui permis
aux allemands d'installer leur "Brummer".
14
DECEMBRE 1915. dans la soirée
- Neuf avions sondèrent les bois
de Morville où se préparait
les plans d'attaque et de bombardement des
villes de Nancy et de Lunéville.
16
DECEMBRE 1915 - Les chantiers
de Hampont sont touchés par 130 obus
de très gros calibres et les bombardements
de 12 avions français.
Puis comme ce
fut le cas
le
20 Août 1914, lors de la Bataille
de Morhange,
d'importants mouvements de troupes et
de nmbreux convois traversèrent
Hampont.
1er
JANVIER 1916 Le
premier projectile s'abat sur Nancy , neuf
autres se succèdent dans un bruit
d'enfer jusqu'à 11 heures terrorisant
la population.
Les quartiers rue Jeanne d'Arc et place de
la Croix de Bourgogne sont sérieusement
touchés, alors qu'à
Jarville, la gare et les casernes sont anéanties.
4
JANVIER 1916 Un
nouveau bombardement fait dire au préfet
"On sait à merveille à
Nancy que l'ennemi ne vise aucun objectif
militaire, que les crimes qu'il peut commettre
sont de nul effet sur les opérations
de guerre, que son seul but est d'affoler
une population laborieuse".
21
FEVRIER 1916 - 07h15
- Un bombardement
de fin du monde se déclenche d'Avocourt
aux Eparges en Meuse; c'est le début
de la Bataille de Verdun qui va durer jusqu'au
15 décembre, soit 300 jours
et 300 nuits.
Dès
le 26 FEVRIER 1916
- 35 obus
furent tirés sur Nancy et 5 sur Lunéville.
La riposte française devint moins
précise, les tirs manquèrent
de précision et les obus s'éparpillèrent
sur tout le bois de Morville. Quelques obus
éclatèrent autour du "Gros
Max" provoquant la panique chez les
servants.
Cependant
un avion de reconnaissance repéra
l'emplacement de la pièce permettant
ainsi d'ajuster les tirs de l'artillerie.
Plusieurs obus éclatèrent
sur le revêtement en béton
et la chambre à munitions tuant 7
hommes.
Fin
juillet 1916 le "Gros Max" fut
à nouveau touché et 28 hommes griévement blessés durent
être évacués. Plus
d'une dizaine de tirs furent encore exécutés
sur Nancy, Lunéville et Dombasle
provoquant de violents tirs de représailles
sur la ville de Château-Salins.
9
SEPTEMBRE 1916. Un obus tombe,
sans exploser, au 106 de la rue de Saint
Dizier à Nancy :On peut encore
le voir au musée
du Fort de Viller le Sec.
12
DECEMBRE 1916. L'inspection
par l'empereur Guillaume II et le Kronprinz
faisait penser à une offensive contre
Lunéville et Nancy - Ou à
une offensive vers Lunéville seulement;
la plus grosse partie des troupes étant
en effet massée devant Sarrebourg.
15
FEVRIER 19 17-
La concentration est terminée et
ce fut une ruée vers le front pour
éventuellement déstabiliser
l'adversaire par une attaque foudroyante. Mais
le froid très vif paralysa les deux
Armées et à l'exception de quelques
actions entre Lunéville et Blamont
la grosse offensive n'eut pas lieu.
16
FEVRIER 1917
. Après
avoir tiré 12 obus et fait 3 morts le
"Gros Max" est gravement
endommagé par un obus tiré
par l'artillerie ou l'aviation renseignée
par une patriote castelsalinoise du nom
de Jeanne Tournaire. Le "Gros Max"se
tut définitivement et l'énorme
préparatif allemand sur le secteur
du front lorrain n'eut pas de lendemain.
Le
canon quitta mystérieusement
le bois du Chaumont à destination
du port de Kiel non sans avoir séjourné
assez longtemps en gare de Freistroff (57)
après un bref passage par Guerstling
(57).
En
1920 Madame
Catherine Rosine, la tenancière de
la "Gaité Champêtre"
reçut la Croix de Guerre avec étoile
de bronze pour avoir communiqué
à son mari , soigné en
Suisse depuis le début de la guerre, des renseignements codés
qu'il
transmettait à son aux services français
(1
) Tirés , pour l'essentiel ,
des témoignages et
informations recueillis
par l'auteur de "Le
Gros Max à Hampont
- Moselle" et
son équipe, à Hampont et sa
région, des articles des journaux régionaux
(R.L et E.R), de l'histoire de Lorraine des Editions Berger-Levrault et des
Couarails devant Morhange par F.Evrar
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